mardi 6 avril 2010

Education : le dérapage de la bleusaille ou bizutage en milieux universitaire congolais

La bleusaille ou le bizutage, est une pratique qui revient généralement lors de la rentrée académique dans nos universités. C’est cette pratique qui consiste à soumettre les nouveaux étudiants à des actes humiliants ou dégradants. Elle est utilisée comme un outil d’intégration qui permet le brassage des différentes générations d’étudiants. Les anciens étudiants appelés « poils » soumettent les nouveaux étudiants « boulets » à un certain nombre d’exercices humoristiques. Ceci dans le but de les intégrer dans la nouvelle communauté. Ca permet aux nouveaux d’acquérir un certain état d’esprit. Parmi les pratiques utilisées par les anciens aux nouveaux venus à l’université, figure la coupe des cheveux. On demande aussi aux nouveaux d’exhiber quelques pas de danses ou d’imiter la manière de parler d’une autorité. Parfois les séances de bleusaille s’accompagnent des pratiques qui portent atteinte à la dignité humaine. Nous pouvons citer par exemple le passage à tabac des boulets têtu, leur demander de rouler dans la boue, de se déshabiller, des extorsions des biens et téléphones, des coups et blessures, sans oublier des cas de viol.C’est suite à cela que la pratique de la bleusaille est aujourd’hui interdite dans nos universités et instituts supérieurs ; voire même du ministère de l’enseignement supérieur et universitaire en RDC.

A Kindu par exemple, on apprend qu’une séance de bleusaille a tourné au vinaigre. Des « poils » ont administré à un nouveau des coups au bas ventre. Ce dernier a rendu l’âme à l’hôpital après quelques jours d’hospitalisation. Actuellement, des enquêtes sont entrain d’être menées pour connaître les auteurs de ce crime. Une fois ces derniers trouvés, ils seront punis conformément à la loi. D’ailleurs une réunion sera convoquée avec le recteur de cette institution universitaire pour arrêter des mécanismes qui s’imposent.
On relevé aussi d’autres dérapages dans les autres provinces, telle qu’à GOMA où nous apprenons que certains nouveaux venus ont subi des traitements humiliants et dégradants. L’un d’entre eux a témoigné en ces termes : « On se réveillait à 5 heures du matin. Pour ne pas se faire remarquer, on devait s’habiller en noir pour aller étudier. A 15 minutes de marche, il nous arrivait de rencontrer des anciens qui nous exigeaient de chuter, d’aboyer, de hurler et voire même en pleine route, de dormir sur le pavement. Ils nous ont fait chanter des insanités, ils nous ont fait crier des bizarreries. Moi par exemple, on me tirait par le col de ma chemise, on me faisait rouler dans les urines. Un autre poil a un jour, uriné sur moi après m’avoir électrocuté. Au regard de tous ces traitements, j’ai failli même abandonner les études mais je me suis dis ça arrive dans la vie. »Pour couper court à tout ceci, certains parents rencontrés ont estimés que les études supérieures ne doivent pas se transformer en une formation militaire. Ils interpellent par conséquent les autorités académiques, à appliquer des mesures dures pour que cette pratique ne se reproduise plus

Samuel Katshak
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Samuel Katshak
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